Thursday, April 05, 2007

Marie Emery peintures entoilée & "Joss" céramique








MARIE EMERY
Marie, c’est tout un mélange de complexité, des papiers tendus longtemps sur ses murs qu’elle travaille indéfiniment, efface, retravaille par touche, gratte par envie. De loin je vois des personnages se construire, des silhouettes. C’est aussi une coloriste subtile qui crée dans les ocres et dans les bleus, jamais en aplat sa couleur vit.
Elle décrit son travail de façon un peu plus intellectuelle, voilà ses notes d’atelier
«Aborder d’abord l’atelier du peintre pour comprendre l’enjeu de son travail.
Ici des papiers flottants assez grands, 130x100 suspendus dans l’espace … Plus loin, d’autres aussi mais déchirés, délivrés des marges qui font contours, suspendus eux aussi : silhouettes ombres passantes… dépouilles, mues, chrysalides, témoins du travail de création.
Au sol les «égarés», papiers recroquevillés, arrachés à leur support. Papiers orphelins.
Débris en attente de célébration.
Aborder l’atelier avec le regard de l’étranger qui s’y retrouve parce que le lieu produit autre chose que de l’image. Ce qui se joue là, entre ombre et lumière, fusion et contemplation, parle des commencements. Toute peinture est une aube et le peintre passeur.
Et pour citer Bram Van Velde: «il faut se laisser traverser.» Mon propos n’est pas de dire mais de laisser se dire les choses enfouies.
Le papier est au sol. La terre n’est elle pas nourricière. La couleur se dépose, s’imprègne et traverse. Une empreinte apparaît, disparaît, jeu de la perte et des retrouvailles. La main gratte, explore, dessine une géographie secrète, questionne le temps et la mémoire.» Marie Emery












“JOSS”
Peut-être est-il breton, basque ou corse… en tout cas il vient d‘un pays avec une forte personnalité et un tonus hors du commun.
Son pseudo « Joss» montre qu’il veut être atypique et il l’est… comme sa vie, sa formation. Il est passé par un apprentissage très traditionnel, pour pouvoir trouver «sa propre recette» une recette hors du commun au niveau de la technique, des expérimentations inattendues, un vrai travail de cuisson, d’oxydes et de création.
« Joss » nous interroge dès le premier regard, impossible de ne pas toucher et faire sonner ses pièces : du métal ? de l’argile ? le son que l’on en tire est stupéfiant mi-mat, mi-résonnant ; ça c’est pour la première approche entre l’auditif et le visuel. Déjà l’interrogation est forte…
Puis le recul s’impose pour voir l’ensemble la forme, la création… Ce que j’aime chez lui, c’est l’effet matière passage du mat au brillant, de la jute à la torsion, la couleur rouge qui crache et cache un mystère et des petits détails d’ajout de matière plus simples. La petite craquelure authentique pour signifier céramique… qui voguera jusqu’où ?
Là je vais trop loin «Joss» est beaucoup plus naturel, c’est un travailleur acharné qui imagine des objets si simples qu’on lui en veut de ne pas y avoir pensé avant lui !
Totem, torche, planète, masque, tête, bouclier… l’univers de l’enfance et de toutes les civilisations.
L’aspect ludique est légèrement en contradiction avec la sévérité de l’aspect dû à la matière. Et cela est beau, vrai, et traduit une véritable émotion physique.… Rêve… Réalité…
Nous pouvons déguster un véritable créateur à l’avenir tracé par sa force.
Suivons-le, dès maintenant…